The Teares of the Muses : Pavin of Albarti & Galliard Innocenti Alberti (1535 - 1615)
Extrait du concert “The Teares of The Muses“ donné dans le cadre du 7ème Festival Musique et Histoire pour un Dialogue Interculturel à l’Abbaye de Fontfroide, Narbonne, en Juillet 2012. Jordi Savall, viole de gambe basse à 7 cordes.
Réalisation : Benjamin Bleton alias Karl More
© Alia Vox - Karl More Productions 2013
Jordi Savall, viole de gambe soprano
Philippe Pierlot, viole de gambe alto & basse
Sergi Casademunt, viole de gambe ténor
Imke David, viole de gambe basse
Lorenz Duftschmid, viole de gambe basse
Xavier Puertas, violone
Rolf Lislevand, luth & guitare
Michael Behringer, orgue & clavecin
Dimitri Psonis, percussion
Direction Jordi Savall
Avec le soutien du Département de la Culture de la Generalitat de Catalunya, de l’Institut Ramon Llull, et du “Programme Culture“ de la Commission Européenne
Après l’invention d’un nouvel instrument à archet, utilisant comme modèle la vihuela de mano apparue au sud de la Catalogne (Valencia) vers 1450 et son développement dans le nord de l’Italie, le premier véritable consort de violes traverse la Manche en 1530, lorsqu’un groupe de six instrumentistes Judéo-Italiens arrivent à la cour d’Henry VIII venant de Venise. Dès lors, les goûts musicaux du roi Henry VIII et plus tard, ceux de la reine Elizabeth I, inspireront un riche patrimoine musical, mettant en valeur le pouvoir expressif de l’ensemble de violes de gambe. L’usage de la viole de gambe resta
principalement à la cour ou chez les courtisans les plus fortunés, jusque vers 1600, quand des amateurs commencèrent à s’y initier en plus grand nombre. Ces musiques de
consort, devenues typiquement anglaises possèdent une richesse sonore et une éloquence rare. Avec des pièces très élaborées comme les Fantaisies, Puzzle-canons et In Nomine, le consort de violes aborde les formes de danse les plus joyeuses tout comme les plus mélancoliques, telles la Gaillarde “Les Larmes des Muses“ d’Anthony Holborne ou les “7 Lachrimae (Pavans)“de John Dowland. C’est très justement ce grand maître, qui nous rappelle que ces larmes ne naissent pas toujours dans la peine, mais parfois dans la joie et le bonheur. Chacune des voix, dans ces consorts où s’entrecroisent imitations, contrepoints et canons, trouve ainsi son articulation et sa vie propre. La fluidité des voix, l’osmose qui se dégage de leur ensemble contribuent à former un son à la fois complexe et limpide d’où émergent tour à tour la joie la plus dansante comme la nostalgie la plus poignante. Le consort a la particularité d’orchestrer les reprises des danses et des chansons, en commençant généralement par une percussion, un solo de viole soprano ou de luth et bâtissant ensuite des couches de son successives. Tout l’esprit de la Renaissance tel que l’Europe le partage est concentré dans toutes ces pièces sur lesquelles se sont penchées les muses les plus inspirées et les plus bouleversantes.