Mes amis les maudits

Moi j’aime la compagnie des vrais gens, des êtres de chair ou de fer, et non de vent. Je suis attiré par ces oiseaux épais, noirs, aux ailes vastes, aux chants lourds et aux becs fatidiques. Ces porteurs d’histoires vécues gardent leurs pieds de charbon enracinés dans le réel, loin des fétus de paille de ce siècle de légèretés, de tiédeurs, de pacotilles et d’idéologies inconsistantes. Ils rugissent tels des carnassiers et rient pareils à des barbares, ce qui effraie les mauviettes. Plus proches des sangliers que des caniches, des aigles que des oisillons, des taureaux que des poulets, ces tempéraments virils font fondre d’une seule de leurs paroles de feu les guimauves tremblantes qu’ils croisent sur leur route vertueuse semée de pierres... Dotés d’épidermes d’épines et non de duvet, ils écorchent tout ce qu’ils touchent. J’apprécie la proximit&#
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