đ©đż les enjeux de lâAlgĂ©rie dans la transition Ă©nergĂ©tique : les dessous dâune compĂ©tition mondiale
#algérie #dz
đ Dans une prĂ©cĂ©dente contribution, nous avions mis en Ă©vidence les liens Ă©troits entre les conflits, de plus en plus nombreux, qui Ă©clatent Ă travers la planĂšte et les enjeux Ă©nergĂ©tiques, vitaux, pour les Ă©conomies mondiales. Il Ă©tait donc Ă©vident que lâAlgĂ©rie, qui aspire Ă jouer un rĂŽle majeur dans la gĂ©opolitique rĂ©gionale de sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique, allait inĂ©vitablement se heurter Ă des projets rivaux poussĂ©s par des acteurs⊠trĂšs peu Ă©pris de «lâesprit Coubertin».
Dans sa stratĂ©gie de dĂ©ploiement Ă lâinternational, Sonatrach (de mĂȘme que la compagnie italienne ENI) avait signĂ©, en 2007, un contrat de prospection avec le gouvernement malien (au dĂ©triment du français Total Energies) pour lâexploration dans le bassin de Taoudeni. En 2010, les premiers rĂ©sultats faisaient Ă©tat de potentialitĂ©s prometteuses, notamment en gaz, domaine dâexpertise algĂ©rienne. LâAlgĂ©rie avait Ă©galement obtenu des concessions en Libye, au Niger et en Mauritanie.
Coïncidemment, en 2011, le gouvernement de Kadhafi était renversé par une coalition occidentale et de pays du Golfe, puis assassiné. DéferlÚrent alors des hordes de djihadistes dans tout le Sahel, curieusement, principalement autour des bassins pétroliers et gaziers.
La suite est connue. DĂ©but 2012, lâAlgĂ©rie dut se retirer pour raisons sĂ©curitaires et cĂ©der la place aux Occidentaux, en gĂ©nĂ©ral, et Ă la France, en particulier, appelĂ©e, fort opportunĂ©ment pour lâoccasion, par des dirigeants sahĂ©liens. Non sans y laisser des plumes du reste, comme en tĂ©moigne lâĂ©pisode douloureux de lâenlĂšvement et de lâassassinat de diplomates algĂ©riens au Mali.
Cependant, lâAlgĂ©rie ne fait pas uniquement face Ă des rivalitĂ©s dans son environnement immĂ©diat, elle est Ă©galement confrontĂ©e Ă des projets concurrents pour lâapprovisionnement en Ă©nergie de lâEurope, que ce soit dans lâĂ©lectricitĂ© (3) ou dans lâhydrogĂšne vert (projet SoutH2 Corridor) :
â La France avait conclu un accord pour la production dâhydrogĂšne Ă partir de gaz naturel avec lâAllemagne, cette derniĂšre fournissant, par sa multinationale Siemens, les turbines nĂ©cessaires Ă sa transformation en Ă©lectricitĂ© (1).
â Les Emirats entendent se lancer dans la course Ă lâhydrogĂšne et ont lâambition de devenir lâun des leaders mondiaux de ce produit, ainsi que dans les Ă©nergies renouvelables en gĂ©nĂ©ral (2).
â Le Maroc sâest Ă©galement invitĂ© la table des grands, avec notamment le fumeux projet de gazoduc Nigeria-Maroc, et dâautres non moins hypothĂ©tiques, mais il nây fait figure que de domestique au service de ces suzerains occidentaux et du Golfe. Il nâa Ă©tĂ© Ă©voquĂ© ici quâaccessoirement.
En effet, le royaume non seulement ne dispose dâaucune expĂ©rience dans le domaine Ă©nergĂ©tique, mais nâa ni les moyens financiers ni les ressources primaires nĂ©cessaires Ă la transition Ă©nergĂ©tique (sources dâĂ©lectricitĂ©, gaz naturel, etc.)
Quant aux autres concurrents, autrement plus crĂ©dibles, au moins un Ă©lĂ©ment leur fait dĂ©faut pour ĂȘtre dĂ©cisifs dans cette bataille de lâĂ©nergie verte : Ă la France, il manque le soleil, le gaz naturel. Les Emirats nâont aucune compĂ©tence nationale formĂ©e dans les Ă©nergies renouvelables, ni les instituts pour ce faire et ils sont Ă©loignĂ©s du marchĂ© europĂ©en.
En revanche, lâAlgĂ©rie dispose de tous les avantages comparatifs pour en faire le candidat idĂ©al et incontournable pour la transition Ă©nergĂ©tique et la fourniture dâĂ©nergie verte : moyens financiers, nombreux instituts dans le renouvelables et donc personnels qualifiĂ©s, ingĂ©nieurs et experts hautement formĂ©s, proximitĂ© de lâEurope, infrastructures dĂ©jĂ existantes, etc.
Il faut se lâavouer, lâAlgĂ©rie est en rĂ©alitĂ©, dans cette course Ă la fourniture dâĂ©nergie verte, tout simplement hors catĂ©gorie, hors concurrence.
Câest pourquoi il sâagira dâemployer tous les moyens pour contrarier tous ses efforts et ses projets car ses ennemis savent pertinemment quâil est impossible et illusoire de lâabattre par une intervention armĂ©e, comme en Libye ou dans dâautres Etats, dĂ©jĂ fragilisĂ©s par une population divisĂ©e. Ceux-ci portaient donc en eux les germes de lâĂ©clatement de lâunitĂ© nationale et territoriale.
Il en va autrement de lâAlgĂ©rie soudĂ©e et unie Ă son armĂ©e, que lâon tente, en vain, de dĂ©nigrer car celle-ci est issue du peuple et est au service du peuple. Câest pourquoi elle est dĂ©signĂ©e par son appellation consacrĂ©e, lâArmĂ©e nationale populaire, une armĂ©e puissante et redoutĂ©e, qui fait la fiertĂ© de tout un peuple.
Câest notamment la dissuasion de nos forces aĂ©riennes et anti-aĂ©riennes (S300, S400, Buk, et autres systĂšmes anti-missiles et anti-aĂ©riens) qui permet le verrouillage de notre ciel et avait interdit le survol de notre territoire par les avions militaires français pour frapper le territoire malien, en particulier, et du Sahel, en gĂ©nĂ©ral. Une dĂ©cision qui peut, en soi, ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une dĂ©claration