Oran, juin 62, pour moi,
C’était les jours heureux,
François, arrête de chanter.
On part, il faut se préparer
Embrasses, le petit Alvarez,
Pleures pas, ton vélo tu lui laisses.
Oran, juin 62, maman, c’est un grand taxi bleu.
C’est chouette,
Monique laisse-moi ta place.
Peut-être qu’on s’achètera des glaces.
Pourquoi, t’emmènes les rideaux?
Pourquoi, tu déchires le drapeau?
Adieu, les oiseaux de la rue, les copains...
Adieu, ma balançoire de Valentin...
Mais sous le ciel d’Algérie, les bateaux
Partaient en dessinant des croix dans l’eau, des croix dans l’eau.
Oran, juin 62, maintenant, je les ai dans les yeux.
Sur le quai, ma mère, mon frère, mes soeurs,
Et les paquets de leurs petits bonheurs.
Et moi, dans la main, mon nounours, ce soir, je remonte à ma source.
Adieu, les sifflets de la maison blanche.
Adieu, mes beignets d’or de nos dimanches.
Mais sous le ciel d’Algérie, les bateaux.
Partaient en dessinant des croix dans l’eau, des croix dans l’eau
Oran, juin 1962,
Santa Cruz.
Tu t’en souviens?
Ces gens qui allaient prier,
C’était des gens bien