Faut-il craindre de nouvelles attaques terroristes en Europe? | Géopolitis

L’escalade de la violence entre le Hamas et Israël fait craindre une résurgence d’attentats en Europe. Les organisations djihadistes exploitent ces moments de forte polarisation pour mobiliser de nouveaux combattants, explique le chercheur Hugo Micheron. Invité : Hugo Micheron, chercheur à Sciences Po Paris - lauréat du prix Femina de l’essai Présentation : Jean-Philippe Schaller Au centre de Bruxelles le 16 octobre, en marge d’un match de football Belgique-Suède, un homme ouvre le feu sur des supporters suédois. Deux d’entre eux meurent dans cette fusillade, revendiquée par le groupe Etat islamique. Selon les autorités belges, le tueur d’origine tunisienne séjournait illégalement en Belgique. En France, trois jours auparavant, un enseignant est poignardé par un ancien élève radicalisé à Arras. Deux attentats qui interviennent dans un contexte international et européen bien particulier, souligne le chercheur Hugo Micheron dans l’émission Géopolitis: tout d’abord, avec “l’attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre, (...) avec un appel du Hamas à procéder à des attentats en Europe. Cet appel était pour le 13 octobre, jour qu’a choisi l’assaillant du lycée d’Arras pour s’en prendre à son ancien lycée. Plus largement, Daech a emboîté le pas et a également appelé à procéder à des actions en Europe.“ Au niveau européen, “cet attentat d’Arras intervient trois ans, presque jour pour jour, après l’assassinat de Samuel Paty, qui était un professeur en lycée, par un djihadiste également. Donc il y a un effet d’imitation“, poursuit Hugo Micheron. Le chercheur pointe également, dans le cas de l’attentat à Bruxelles, “un contexte où Al-Qaïda avait appelé à s’en prendre à des Français mais aussi à des Suédois, par rapport à l’épisode de cet été“, faisant référence aux Corans brûlés à Stockholm. Lauréat cette année du prix Femina de l’essai pour son ouvrage “La colère et l’oubli: les démocraties face au djihadisme européen“, Hugo Micheron montre comment les réseaux djihadistes se saisissent de ces moments-clés pour rallier de nouveaux militants. Une période qu’il qualifie de “marée basse du djihadisme“, en comparaison avec “la marée haute“ de 2015. Le centre de gravité djihadiste s’étant déplacé au Sahel et en Somalie. “La situation à l’heure actuelle au Proche-Orient crée énormément d’engagement. Par exemple, sur les réseaux sociaux, les niveaux d’engagement autour du conflit israélo-palestinien sont supérieurs à ce qu’on voyait par rapport à la guerre en Ukraine, 15 jours après l’invasion“, explique-t-il. “Les djihadistes, on l’a vu avec Daech, cherchent à utiliser ce moment de puissant engagement pour essayer de faire basculer un certain nombre d’individus dans des attentats. En gros d’exploiter la colère internationale pour la rediriger vers le djihadisme en Europe.“ Au sommaire: 00:00 Faut-il craindre de nouvelles attaques terroristes en Europe? 02:02 Les attaques terroristes sont moins nombreuses en Europe mais la menace persiste 05:30 Hugo Micheron: “Daech cherche à exploiter la colère internationale“ pour enrôler de nouvelles recrues en Europe 13:09 A Bruxelles, des réseaux de recrutement djihadiste se sont implantés dans certains quartiers 15:48 Hugo Micheron: La radicalisation “se produit sur le temps long, dans des lieux très précis“ 20:23 En Afghanistan, aux origines du djihadisme contemporain Le site de Géopolitis : #Djihadisme #Terrorisme
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