La fille de Madame Angot (chanson politique) Clémence Tilquin
La fille de Madame Angot/ Charles Lecocq
ORW, janvier 2012
E.J Hornak/
Clairette Angot: Clémence Tilquin
Chanson politique
Jadis les rois, race proscrite,
Enrichissaient leurs partisans;
Ils avaient maintes favorites,
Cent flatteurs, mille courtisans.
Sous le Directoire tout change,
Pourtant ne vous y fiez pas,
On dit Mademoiselle Lange,
La favorite de Barras.
Barras est roi, Lange est sa reine
C’n’était pas la peine, c’n’était pas la peine
Non pas la peine assurément
De changer le gouvernement
Pour épuiser la France entière
Les rois avaient des financiers
Et Barras a Larivaudière
qui paye tous ses créanciers.
Seulement ce qu’on ne dit guère
C’est qu’en dépit des tribunaux,
Barras paye Larivaudière
avec les biens nationaux.
Voilà comment cela se mène
C’n’était pas la peine, c’n’était pas la peine
Non pas la peine assurément
de changer le gouvernement
Des favorites infidèles,
on sait quelles étaient les mœurs
Les rois étaient trompés par elles
Aujourd’hui sommes-nous meilleurs?
Non, car l’amour est hypocrite
Et Larivaudière est chéri
À prix d’or de la favorite
il est dit-on le favori.
Il chiffonne la souveraine
C’n’était pas la peine, c’n’était pas la peine
Non pas la peine assurément
de changer le gouvernement.