« Le travail ne protège plus de la pauvreté ». Dans un rapport, le Secours catholique alerte l’opinion publique : de plus en plus de personnes accueillies à l’association ont un emploi, mais leur niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté, soit 670 euros par mois. Leurs salaires ne suffisent pas pour payer les factures. Ils ont un toit, mais ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts et vivent dans l’angoisse permanente de la « chute », celle qui les jettera dans la rue faute de pouvoir payer les factures. Surendettement, crise du logement sont les deux facteurs majeurs de ce phénomène… La sonnette d’alarme est tirée. Victimes de « l’effet de seuil » (ils gagnent trop pour êtres aidés, mais pas assez pour s’en sortir !), les nouveaux pauvres ne sont aidés ni par les associations (ils n’ont pas droit aux Restaurants du cœur par exemple), ni par la CAF. Nous nous sommes attachés à décrire le quotidien et l’univers de ceux qui ont accepté de témoigner à visage découvert dans notre document. C’est le cas de Christian, Maryvone et de leurs enfants Kevin et Céline, qui vivent depuis un an et demi dans un camping de l’Oise avec 30 m2 seulement. Christophe, Alexia et leur petit garçon ont quitté l’Ain pour s’installer à Marseille. Ils sont obligés de vivre dans la chambre d’un hôtel meublé. Elizabeth a 37 ans et trois grands enfants. Jeune divorcée, elle est à la recherche d’un logement. Expulsée de sa maison, elle doit s’installer dans un camping avec ses enfants. A 40 ans, Thierry est cadre à Paris mais il est obligé de vivre dans un foyer pour SDF en attendant de trouver un logement dans la capitale.
Auteurs : Corinne Langlois, Vincent Daudey