Lettre à mon père
Je n’ai pas vu la mer dans les yeux de mon père
Ni même un grain de sable à bâtir un château
Mais un nuage gris couvrant le bleu à l’eau
Où jamais ne perçait une tendre lumière.
Tu ne m’as pas appris la lecture complice
Des secrets échangés à l’angle d’un regard
Plissé par le sourire, et d’un cœur si bavard
Que les mots partagés s’habillent de délice.
Ta fidèle présence avait un goût d’absence ;
Tu semblais exister dans un monde intérieur
Où la place manquait pour asseoir cœur à cœur
La patience d’un père et l’ardeur de l’enfance.
Je n’ai pas souvenir d’un sentiment de vide
Ni de mise au tombeau de l’amour paternel ;
Je te rêvais ailleurs, en murmures cruels,
Bravant le doigt de Dieu pointé sur l’intrépide.
J’ai