Le pointillisme de Georges Seurat ou le divisionnisme et le courant néo-impressionniste

Georges Seurat (1859-1891) s’est grandement inspiré des travaux du chimiste Michel-Eugène Chevreuil qui donne des leçons hebdomadaires aux professionnels. Il enseigne ses notions de couleur et il trouve que le rendu des couleurs n’est pas dû seulement aux pigments, mais surtout il montre que la vision des couleurs change selon la surface colorée qui se trouve à proximité. Une couleur influence une teinte avoisinante : un même ton semble plus clair s’il est placé sur un fond foncé. Les complémentaires se rendent plus vives mutuellement et les couleurs non complémentaires s’éloignent en ton : ainsi un jaune placé près d’un vert semble plus rouge. Cela marque Charles Blanc qui en 1867 peint le tableau “L’étoile des couleurs“ pour promouvoir une approche scientifique du visible car il y présente le modèle des 3 couleurs primaires : rouge, jaune, bleu et les trois couleurs binaires : orange, vert, violet, obtenues par mélange de pigments. Georges Seurat en s’inspirant des livres “De la théorie scientifique des couleurs“ de Chevreul et de “La théorie scientifique des couleurs“ de Ogden Rood, invente la technique du chromo-luminarisme, plus couramment appelé le pointillisme. C’est en 1884 qu’il achève “Une baignade à Asnières“, le premier des 6 ou 7 grands tableaux. Il participe à la Société des Artistes Indépendants, et est soutenu par son ami le critique d’art Félix Fénéon qui nomme pour la première fois cette nouvelle école de néo-impressionnisme.. Seurat et Lignac participent à la 8e exposition des Impressionnistes en 1886. Seurat y présente “Un dimanche après-midi à l’île de la Grande Jatte“. Camille Pissaro a beaucoup œuvré pour imposer leur participation à cette exposition et cela provoque de vives tensions entre certains artistes comme Monet, Sisley ou Caillebotte, qui refusent d’exposer à côté de Seurat, ce qui entrainera la fin des expositions impressionnistes. De son vivant, Seurat ne rencontre qu’indifférence, mépris ou critiques de la part de ses contemporains hormis son ami Felix Fénéon. Seurat se heurte à l’incompréhension des nombreux peintres de son époque, surtout les impressionnistes puisqu’il s’oppose à leur doctrine. Ils sont agacés par le sérieux de son œuvre et ses théories scientifiques. Edgar Degat le caricature en le surnommant “le notaire“. Paul Gaugin lui marque une jalousie et une hostilité profonde parce qu’il tient à être considéré comme le seul vrai novateur. Sa tâche était pourtant accomplie. Il avait tout passé en revue et instauré presque définitivement le blanc et le noir, les harmonies de ligne, la composition, le contraste et l’harmonie de la couleur. Malheureusement, il meurt subitement des suites d’une angine infectieuse en 1891 à l’âge de 31 ans. le site de l’Ego du moi(s) : #pointillism #polychromos #couleurs