Disponible jusqu’au 09/12/2024
Autour de la reconstitution du procès, en 1906, de la tenancière d’une maison close viennoise, retour sur les violences et les tabous entourant la prostitution au tournant du XXe siècle.
C’est un procès qui fit grand bruit dans l’Autriche de la Belle Époque : en 1906, Regine Riehl, tenancière d’un bordel situé dans les beaux quartiers de Vienne – à deux pas du cabinet du docteur Freud –, est sur le banc des accusés. Parmi les nombreuses charges retenues contre elle, la séquestration des filles qu’elle emploie, dont la jeune Marie König, prostituée de force par son père depuis l’âge de 16 ans. C’est cette dernière qui, parvenue à dénoncer son calvaire à la presse par l’entremise d’un client, sera à l’origine de l’enquête. Avec cette sulfureuse affaire, ce que l’on avait jusque-là toléré en silence fait à présent ouvertement débat : les traitements inhumains imposés à des femmes dans une maison de tolérance pourtant contrôlée par la police, mais aussi les agissements des trafiquants qui fournissent ces lieux en “chair fraîche“
Double morale sexuelle
En s’appuyant sur les archives policières et judiciaires de la Ville de Vienne, ce documentaire-fiction retrace du point de vue de quatre employées, appelées à témoigner à la barre, l’histoire de ce qui constitua, à l’époque, le plus grand scandale impliquant une maison close en Europe. Ce fait historique est l’occasion de dresser un édifiant panorama de la prostitution au tournant du XXe siècle : alors que se font entendre les voix des premières ligues féministes prônant son abolition, la pauvreté, l’oppression patriarcale, la double morale sexuelle et la mondialisation naissante se conjuguent pour favoriser l’émergence de réseaux internationaux de traite des femmes dont on retrouve des traces, dans les archives viennoises, jusqu’aux rues de Buenos Aires.
Documentaire de Stefan Ludwig (Autriche, 2024, 53mn)
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