Paotred ar c’hoat - Le chant des maquisards bretons

Ce texte, chanté sur l’air des partisans russes par les FFI et FTP des maquis bretons de Landeleau, Kerhôr, la Forêt et Guipavas durant l’occupation, a probablement été porté à la connaissance d’Eric Salaün dans les années 80. Eric étant décédé en 2005, nous ne le saurons jamais. J’ai bien connu Eric, qui vivait à Gournay-sur-Marne comme moi à lépoque, et avec lequel j’ai appris le Kan ha Diskan dans les années 1991/2005, au sein de l’association “Ar Gazeg Veurzh“ regroupant les chanteurs de la Mission Bretonne de Paris comme Maurice Poulmarc’h, Serge Nicolas et Thierry Rouaud, que je salue à cette occasion. Le document qu’il m’a transmis en 1995 était une réécriture manuscrite d’un texte sur feuille volante que je n’ai trouvé sur internet que bien plus tard, et qui mentionnait qu’il s’agissait d’une chanson intitulée “Son Paotred ar c’hoat“ ou “Son Paotred ar brezel kuz“, revendiquée par un certain “Ar Gwir-Gilhog, barz Landelo“. Il s’agirait en fait d’Henri Le Bec, fils d’un ancien maire de Landeleau, si l’on en croit Francis Favereau qui le cite comme l’auteur de cette chanson en page 559/561 du tome 2 de son livre “lennegezh ar brezhoneg en XXvet kantved“. Je l’ai chantée en duo avec Eric Salaün en 1997 à Paris lors d’un concert avec Ti Jaz dans le 14ème arrondissement, en proposant une simple variation à la tierce sur le refrain repris en chœur. La version musicale présentée dans ce “clip“, quant à elle, est extraite du disque “Etre an Uhelgoat hag ar c’hragoù“ que j’ai sorti en 2013 avec Maurice Poulmarc’h. Elle est basée sur un enregistrement original d’Eric en 2005 que j’ai arrangé après sa mort, avec l’autorisation de sa compagne Patricia, en y incorporant tour à tour, ma voix, puis celle de Maurice, de Jean-Pierre Kergozou, de Gaël Billien, en y rajoutant ensuite la bombarde d’Olivier Mell, quelques notes au piano “bastringue“ jouées par Leïla mon ex-épouse, sur une rythmique du “Kan Bale“ de Glenmor à la batterie, le tout mixé par Philippe Husinger dans son studio de Chaville. Que dit le texte? En résumé : Qui voudrait nous abattre ? Plutôt se battre nuit et jour sans dormir ni manger ! Hitler répand en Bretagne ses charniers. Pétain et Laval nous ont vendu, la corde au cou sera leur salaire. Au combat pour la Bretagne et la France ! Nous chantons ici les six premiers couplets de cette chanson qui en contient onze et dont vous trouverez ci-dessous la traduction par Sylvain Botrel de l“Ofis Publik ar brezhoneg“ de Carhaix, que m’a gentiment transmis Yves Quéré. Cette traduction n’est pas toujours littérale pour permettre de mieux comprendre le sens général du texte. Quant aux vidéos, elles ont été prises le 11 juin 2016 à Roc’h Trevezel. Je les ai mises en noir et blanc pour les utiliser dans le contexte du chant, pendant la seconde guerre mondiale. Hervé Cudennec 21 janvier 2021 « Paotred ar C’hoad » Chanson « Les Maquisards » (littéralement : « Les gars du bois ») Refrain Voyez ! Hourrah ! Les maquisards You, acier et acier et feu ! Voyez ! Hourrah ! Les maquisards Allant tous au combat O Basse-Bretagne, o le plus beau pays, Aux paysages doux et sans pareil ! O Basse-Bretagne, o le plus beau pays Qui chercherait à vous détruire ? Qui donc chercherait à mettre les Bretons au pas A réduire leur liberté Nous combattrons plutôt nuit et jour, Sans dormir ni manger ! Il y a du feu sur la mer, il y a du feu dans l’air Et dans chaque coin du monde. Les esprits malfaisants s’étant faits bouchers Obligent tout le monde à se coucher. Un fou furieux, nommé Hitler, Fait de la Bretagne un charnier ! Debout les gars, brandissez vos armes d’acier ! Soutenons notre mère la Basse-Bretagne ! Pétain, Laval et combien de traîtres Ont vendu notre honneur. La potence sera le lot des traîtres En France et en Armor ! Allumons le feu sur chaque montagne, Allumons le feu de la guerre ! Le feu des clameurs en haut de la montagne Avec fierté vient nous appeler. O nous Bretons à la tête dure, Serons-nous vaincus ? Pour la Bretagne et la France à jamais Au bois, au bois les gars ! Tu regretteras, Hitler Grand valet de la Mort ! Nous nous vengerons à tes dépends, Et sur le dos de tes diables ! Plusieurs milliers de Boches ne partiront pas. Mon épée est rouge foncé Leur sang coule ! Vive mon pays ! Vive la Basse-Bretagne ! France et Basse-Bretagne comme deux sœurs, Marchent ensemble, main dans la main, Rossons le traître, l’homme sans cœur Qui ont vendu nos biens ! Ils sont descendus en enfer Les oppresseurs de la France et de la Bretagne ! Entassés dans un charnier. De la pâtée pour les chiens et les loups ! Dernier refrain Voici les maquisards You, acier et acier et feu ! Voici les maquisards ! Qui vaincront au combat ! AR GWIR-GILHOG, barde de Landeleau Chanson de la guerre clandestine par les F. T. P. et les F. F. I. de Guipavas, du Relecq-Kerhuon, de la Forêt-Landerneau et de Landeleau
Back to Top