Affaire Nikola Motors : Psychologie des Fraudes Financières

En 2020, le fond d’investissement Hindenburg vend a découvert les actions de NIKOLA Motors (NKLA sur le NASDAQ) puis sort un rapport d’enquête qualifiant cette compagnie – qui veut rivaliser avec TESLA (TSLA sur le NASDAQ) – de fraude élaborée. Immédiatement, l’affaire fait des remous dans la presse financière. Sur les marchés, les actions NKLA dévissent brutalement alors que le DOJ et SEC (gendarme de la bourse US) entament des enquêtes puis des poursuites judiciaires. Le patron et fondateur de NIKOLA est un certain Trevor Milton. Avec un aplomb démesuré, il vend du vent. Des promesses vides basées uniquement sur le bling bling. En une soirée, il prend des réservations sur 7000 camions à hydrogène NIKOLA ONE (toujours le « ONE », signe des fraudes). Chaque client paye un dépôt de 15’000 dollars pour bloquer sa place dans la file d’attente pour la livraison. Mais Trevor Milton n’avait AUCUN camion, ni même la technologie pour en fabriquer. Le modèle qu’il a présenté aux acheteurs était un FAKE. Juste un châssis avec des roues et une carcasse en plastique. Des jeux de lumière et des tablettes de type iPad clignotant façon SciFI complétaient l’illusion. Le « camion » n’avait même pas de moteur ! Plus tard, la compagnie sort un spot publicitaire montrant son « camion » circulant silencieusement sur une route. En fait, c’était encore une fraude : le camion supposé rouler à l’hydrogène, n’avait même pas de moteur. Il avait été simplement placé en haut d’une pente et on le laissa la dévaler avec la gravité. Par la suite, ils ont accéléré la vidéo pour un meilleur effet. Comme ces techniques deviennent de plus en plus fréquentes, le fond d’investissement Hindenburg en a fait un business model : vente à découvert puis publication et exposition de la fraude.
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